CIFRE - Doctorant - Chargé d'étude report modal

Appel à candidature pour un contrat doctoral CIFRE

L’UMR MATRiS Cerema/CY Cergy Paris Université propose un contrat doctoral en convention CIFRE en partenariat avec la Société des Grands Projets (SGP) portant sur le sujet suivant :

Sous quelles conditions une politique de choc d’offre ferroviaire peut-elle induire des transformations profondes des comportements de mobilité ? Le cas des Services Express Régionaux Métropolitains.

Discipline : sociologie, psychologie (sociale), géographie

Directrice : Chloé Eyssartier, MATRiS Cerema / CY Cergy Paris Université

Co-encadrant(s) : Sophie Hasiak, MATRiS Cerema / CY Cergy Paris Université) ; Christophe Mimeur MATRiS CY Cergy Paris Université / Cerema ; Dimitri Blondel, SGP

UMR MATRiS – Ecole doctorale de Cergy (AHSS n°628) et Société des Grands Projets (SGP)

Financement : SGP par convention CIFRE

Calendrier approximatif : Octobre 2024 – Septembre 2027

Lieu de déroulement du contrat doctoral : à définir entre Saint Denis (2 mail de la Petite Espagne) et Lille (44 ter rue Jean-Bart)

Le descriptif complet de l'appel à candidatures pour une thèse CIFRE est disponible en cliquant sur ce lien

Contexte de la recherche

Fin 2020, par l’adoption du Pacte Vert, l’Union Européenne a défini le cadre de sa politique des transports vers une mobilité écologique, intelligente et résiliente afin d’atteindre la sobriété énergétique des transports d’ici 2050. Le transport ferroviaire étant reconnu comme un système moins émetteur de gaz à effet de serre, l’UE a placé au premier plan l’enjeu de son développement comme ambitions communes des Etats membres. En France, conformément aux dispositions introduites par la loi d’orientation des mobilités de décembre 2019, le grand plan national de développement du ferroviaire d’ici à 2040 annoncé par la Première Ministre en février 2023 a vocation à encourager la mobilité ferroviaire par le développement de services et d’une tarification plus attractifs. Les Régions, en leur qualité d’autorités organisatrices régionales de la mobilité œuvrent pour proposer aux populations des transports répondant à leurs attentes (amélioration des services, de l’intermodalité, adaptation de la politique tarifaire). A une échelle plus fine, la question du potentiel du ferroviaire trouve également sa place dans les réflexions des projets de territoire intercommunaux.

L’objectif commun de cette dynamique des politiques de développement de l’offre ferroviaire portées par les acteurs des mobilités est de contribuer fortement à la réduction de l’usage de la voiture, en particulier l’autosolisme en provoquant, par le levier du développement de l’offre de transport ferroviaire, un report modal de la voiture vers les trains.

Pour ce faire, elles misent notamment sur une politique de « choc d’offre » (au sens de la macro-économie) visant à provoquer des transformations dans les pratiques de mobilités. Les projets de Services Express Régionaux Métropolitains (SERM) en cours de développement et remis sur le devant de la scène par les annonces du Président de la République depuis fin 2022 - illustrent ce concept de choc d’offre sur les territoires métropolitains et leurs aires d’attractions : intensification des dessertes ferroviaires (fréquence, amplitude horaire), renforcement ou création de nouvelles dessertes en transports publics (tramway, bus, cars express…) développement de l’intermodalité associée.

Sous quelles conditions ces projets de SERM sont-ils en mesure de booster le report modal en provoquant des changements de comportement sur les territoires concernés ?

Objectifs de la recherche

Le travail de recherche proposé s’inscrit pleinement dans le contexte précité et vise à apporter des réponses argumentées, à partir d’une recherche appliquée, à la question posée du lien de cause à effet entre une stratégie de développement d’une offre de transport ferroviaire et les changements de comportement de mobilité.

La question des changements de comportement de mobilité fait écho au concept de report modal. Ces deux notions interrogent les critères de choix modal des individus. De nombreux travaux scientifiques ont souligné la complexité du processus de choix modal résultant d’un compromis opéré par chaque individu entre déterminants objectifs et subjectifs : déterminants instrumentaux liés à l'offre de transport (existence d’une alternative à l’usage de la voiture, temps de parcours, coût, fréquence, etc.), déterminants socio-démographiques des individus (âge, occupation principale, revenu), déterminants liés aux déplacements à réaliser (période, origine-destination, motifs de déplacement), déterminants psycho-sociaux (préférences, habitudes, normes, représentation du mode, modes de vie, vécu des transports), facteurs cognitifs liés à la compétence de mobilité (vieillissement de la population, comprendre l’offre au travers d’une carte géographique et des modalités d’accès,…), facteurs exogènes au système de transport (crises, coût de l’énergie et des carburants, considérations environnementales, modification du cycle de vie) (Gerber et al. 2018, Brisbois 2010). Ce sont donc différentes disciplines telles que l’économie, la sociologie, la géographie et la psychologie qui sont nécessaires pour aborder la question du processus de choix modal (De Witte, 2013).

Intérêt du projet de recherche proposé :

L'absence de certitude de lien de cause à effet direct entre un choc d’offre et les pratiques de mobilité, concept de report modal et inertie relative dans les changements de comportement de mobilité qui invitent à considérer l’ensemble des critères de choix modaux des individus, complexes soient-ils, objectifs comme subjectifs, dans les évaluations de politique publique.

Cette proposition de sujet de thèse vise donc à combler les lacunes actuelles et mettre en lumière les effets d’une politique d’amélioration d’une offre ferroviaire régionale sur les comportements de mobilité en considérant la complexité des critères de choix modaux. Il s’agit en particulier d’apporter des réponses constructives aux questionnements sur le lien présumé entre augmentation de fréquence et augmentation de fréquentation.

Les travaux proposés ont un objectif central de produire de la donnée nouvelle sur l’identification et la compréhension des comportements de mobilité observées ou à attendre face à un levier d’action d’amélioration significative de l’offre en transport ferroviaire au travers des projets de SERM. Ces nouvelles connaissances contribueront à un apport significatif sur la compréhension quantitative des déterminants de la mobilité et de la non-mobilité ferroviaire, aujourd’hui essentiellement qualitative. Par ailleurs, cette thèse porte également un objectif plus opérationnel et technique visant à améliorer les travaux d’estimation des fréquentations à attendre face à un projet de redynamisation d’une offre ferroviaire, mais également, au-delà d’une offre ferroviaire, à proposer des leviers en faveur d’un report modal. Elle doit constituer un apport essentiel pour faire évoluer les techniques de modélisation des pratiques de mobilité.

La problématique centrale de la thèse pourrait s’articuler autour de la question suivante : sous quelles conditions le développement et l’amélioration substantiels de l’offre ferroviaire (fréquence, amplitude, intermodalité) des territoires métropolitains suffirait-elle à provoquer un report modal massif de la voiture vers des modes plus décarbonés ?

Plusieurs hypothèses inhérentes à cette problématique se posent parmi lesquelles la variabilité des réactions des territoires face à une amélioration de l’offre ferroviaire régionale ou bien encore le caractère de condition nécessaire et suffisante des politiques de choc d’offre pour booster le report modal.

Profil de candidats (H/F) recherchés

Le candidat recherché devra disposer d’une solide formation en sciences sociales (sociologie, sciences comportementales, psychologie sociale, géographie).

Il devra être titulaire d’un Master 2 ou équivalent.

En outre le candidat devra disposer des compétences suivantes :

• maitrise des techniques d’enquêtes, autant qualitatives que quantitatives en sciences humaines et sociales (montage, conduite, et traitement), et des méthodes d’analyse qualitative et économétrique ;
• rigueur
• aisance rédactionnelle (mémoires, rapports, articles) et esprit de synthèse
• qualité d’expression orale
• intérêt pour la recherche et la pluridisciplinarité
• aptitudes à travailler de manière autonome et en équipe, aisance relationnelle ;
• sens de l’initiative, curiosité, aptitude à l’innovation.

Des connaissances du champ des transports et des mobilités (gouvernance et jeux d’acteurs, comportements de mobilités, données et modélisation) sont un plus.

Modalités de candidature et de sélection

Les candidats doivent transmettre un dossier constitué des pièces suivantes :

• CV
• lettre de candidature expliquant la compréhension du sujet, la motivation et les compétences à mobiliser (maximum 2 pages)
• relevés de note de Licence 3, Master 1 et 2
• rapport de stage ou mémoire de M1
• mémoire de M2 si le Master 2 est validé
• références de personnes pouvant être contactées.

Le dossier est à envoyer par courrier électronique, en version pdf à :

Dimitri.BLONDEL@sgp.fr; Sophie.hasiak@cerema.fr; chloe.eyssartier@cerema.fr; christophe.mimeur@cyu.fr,

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 5 juin 2024 minuit.

Un jury déterminera sur dossier les candidats admissibles, qui seront convoqués à une audition d’admission mi-juin 2024. Le démarrage de la thèse est prévu au cours du dernier trimestre 2024.

Le descriptif complet de l'appel à candidatures pour une thèse CIFRE est disponible en cliquant sur ce lien