Stage M2 – Analyse et modélisation de la connectivité écologique de...

Contexte du recrutement et définition de poste : Structure d’accueil : ONF Agence Bourgogne est Lieu : Dijon (21) – déplacements ponctuels sur le terrain à prévoir dans la RNR-FE du Val SuzonEncadrants : Andaine Hervieu-Lepage / Marlène Tréca Durée : 6 mois indemnités légales de stage  Période : février-mars à juillet-août 2026 Contexte La Réserve Naturelle Régionale et Forêt d’Exception (RNR-FE) du Val Suzon, créée en 2011, est essentiellement forestière. L’éco-complexe « pelouses, ourlets, fruticées et chênaies pubescentes » a été identifié comme un des principaux enjeux de conservation du patrimoine naturel. Ce complexe est composé d’une mosaïque d’habitats naturels liés à des conditions écologiques chaudes, sèches, ensoleillées souvent en bordure des plateaux. Ils reflètent l’influence climatique méridionale à laquelle est soumise la côte calcaire de Côte-d’Or, dont la RNR-FE du Val Suzon est l’un des derniers témoins septentrionaux. Ces habitats naturels sont étroitement liés entre eux du point de vue écologique, dynamique, fonctionnel et géographique. Ils abritent en outre de nombreuses espèces rares et menacées, souvent en isolat ou en limite d’aire de répartition. Au sein de cet éco-complexe, les pelouses sèches revêtent un enjeu particulier : elles jouent en effet un rôle crucial pour un grand nombre d’espèces pour lesquelles la réserve a une importante responsabilité de conservation. Il s’agit en outre de milieux vulnérables face à la dynamique naturelle. Etant directement tributaires des conditions écologiques et des usages historiques et actuels de l’homme (pâturage ovin, débroussaillage, fauche régulière, absence de gestion, etc.), ces pelouses sont disséminées sur l’ensemble du territoire de la RNR-FE et souvent fragmentaires. Localement, plusieurs facteurs – liés entre eux – peuvent expliquer cette fragmentation : la fermeture par enfrichement, la dynamique forestière naturelle, l’abandon de pratiques agropastorales, l’intensification des lisières ou encore l’isolement des clairières. Or, cette fragmentation menace la connectivité fonctionnelle entre les noyaux de pelouses — un élément crucial pour le maintien des communautés spécialisées, souvent peu mobiles. Dans ce contexte, la réserve naturelle souhaite développer une analyse complète de la connectivité écologique des pelouses sèches calcaires, en s’appuyant sur la cartographie existante, les données naturalistes et paysagères disponibles, et des outils de modélisation récents. L’objectif est d’identifier les corridors fonctionnels, les ruptures, les secteurs stratégiques à restaurer et les actions de gestion permettant de renforcer la trame calcicole à l’échelle de la réserve et de sa périphérie. Ce stage s’intègre dans une dynamique régionale plus large : stratégie pelouses calcaires Bourgogne-Franche-Comté, actions du DOCOB Natura 2000, gestion conservatoire du CEN Bourgogne et démarches TVB. Le travail du stagiaire alimentera directement la planification future de la réserve, notamment en matière de restauration, de gestion extensive et de maintien de mosaïques paysagères favorables. Objectif du stage Analyser et modéliser la connectivité écologique entre les pelouses sèches calcaires de la RNR-FE du Val Suzon afin : d’identifier les taches d’habitats clés (noyaux de biodiversité prioritaires), les corridors fonctionnels existants ou potentiels, les obstacles majeurs à la dispersion et les ruptures de connectivité ; de proposer des recommandations de gestion ou de restauration pour améliorer la connectivité écologique (structurelle et/ou fonctionnelle). Objectifs spécifiques Réaliser une synthèse bibliographique sur la connectivité des pelouses sèches (France/Europe), les espèces indicatrices et les différents outils de modélisation existants. Définir des espèces représentatives de la trame calcicole locale et caractéristiques de la connectivité écologique sur la RNR-FE (espèces parapluies, espèces indicatrices de fragmentation, etc.). Synthétiser les données existantes pour ces espèces sur les différentes pelouses sèches de la réserve et identifier les données manquantes et/ou les secteurs peu étudiés. Élaborer des matrices de résistance (raster de friction) du paysage en fonction des habitats, usages et dynamiques de fermeture. Sélectionner l’outil de modélisation le plus adapté parmi les existants et produire une modélisation spatiale des connectivités écologiques des pelouses sèches de la RNR-FE. Tester plusieurs scénarios de gestion/restauration (ouverture ciblée, amélioration de lisières, création/mise en valeur de continuités herbacées, ajout/suppression d’une tache d’habitat, etc.) et quantifier l’importance des principales pelouses et/ou corridors pour la connectivité globale du réseau ; Produire des cartes opérationnelles et un rapport d’aide à la décision pour le gestionnaire. Missions détaillées Revue de littérature et analyse contextuelle : État des connaissances scientifiques sur la connectivité des pelouses calcaires. Identification des espèces sensibles à la fragmentation (lépidoptères, orthoptères, flore). Synthèse bibliographique des données naturalistes existantes sur les différentes pelouses sèches de la RNR-FE et identification des manques de connaissance éventuels pour des inventaires ultérieurs. Préparation et traitement des données : Reprise de la cartographie existante fournie par la réserve. Construction d’une matrice de perméabilité et/ou d’un raster de friction adapté aux espèces retenues. Modélisation de la connectivité Etat des lieux sur les outils de modélisation existants et leurs usages. Choix du/des outils adaptés au contexte et à l’objectif (Graphab, Conefor, CircuitScape, Linkage Mapper, Miticonnect, etc). Paramétrage du/des outils choisis. Calcul et interprétation des indices de connectivité (IIC, PC, BC). Production de cartes de résistance, surfaces fonctionnelles, zones de friction. Analyse et scénarios de gestion : Construction de 2 à 4 scénarios de restauration : ouverture de pelouses, restauration de clairières, maintien de corridors thermophiles, gestion des lisières. Comparaison quantitative des gains de connectivité. Production finale : Rapport complet (analyse + recommandations). Synthèse opérationnelle avec fiches synthétiques “secteurs prioritaires” (pour la conservation/pour la restauration). Jeu de données SIG et cartes (connectivité et scénarios) utilisables pour la gestion opérationnelle. Restitution orale éventuelle au comité de gestion. Encadrement et conditions : Encadrement : équipe de gestion de la RNR-FE du Val Suzon. Possibilité d’appui scientifique : botanistes, experts pelouses sèches, géomaticiens partenaires. Travail principalement en bureau/SIG ; sorties ponctuelles sur le terrain. Gratification selon la réglementation en vigueur. Mise à disposition d’un poste de travail et d’un véhicule pour les déplacements terrain. Lieu du stage : locaux de l’Agence Bourgogne-Est de l’ONF (départements de la Côte-d’Or et de la Saône-et-Loire) à Dijon (Toison d’Or). Phase de terrain principalement dans la Réserve Naturelle Régionale et Forêt d’Exception du Val Suzon, ponctuellement dans la région Bourgogne-Franche-Comté. Entretien obligatoire, possible en visio-conférence. --------------------------------- CV et Lettre de Motivation à envoyer avant 31 décembre 2025 à : Andaine Hervieu-Lepage : & Marlène Tréca : Profil recherché : Étudiant(e) en Master 2 en écologie, géographie, gestion des milieux naturels, géomatique appliqué à l’écologie ou équivalent. Très bonnes compétences en SIG (QGIS ou ArcGIS) et en écologie du paysage. Connaissances appréciées en botanique (pelouses sèches calcaires) ou entomologie. Utilisation ou capacité à apprendre : Circuitscape, Graphab, Conefor, Linkage Mapper, etc. Maîtrise de R ou forte motivation pour l’utiliser. Autonomie dans la recherche bibliographique. Intérêt pour les milieux ouverts calcicoles et la gestion conservatoire. Autonomie, rigueur, esprit d’analyse, goût pour la modélisation et l’analyse de données. Permis B requis