H/F CHERCHEUR

Informations générales

Intitulé de l'offre : H/F CHERCHEUR : DYNAMIQUE MILLENAIRE DE LA DIVERSITÉ FONCTIONNELLE DES COMMUNAUTÉS VÉGÉTALES EN RÉPONSE AU FEU EN MÉDITERRANÉE
Référence : UMR7263-KHEBOU-041
Nombre de Postes : 2
Lieu de travail : AIX EN PROVENCE
Date de publication : jeudi 27 juin 2024
Type de contrat : CDD Scientifique
Durée du contrat : 12 mois
Date d'embauche prévue : 1 octobre 2024
Quotité de travail : Temps complet
Rémunération : Entre 3 081€ à 4 756€
Niveau d'études souhaité : Niveau 8 - (Doctorat)
Expérience souhaitée : 1 à 4 années
Section(s) CN : Surface continentale et interfaces

Missions

La composition de la végétation méditerranéenne est le résultat des effets combinés du feu et de l'occupation des sols. Au cours des prochaines décennies, le climat de la région méditerranéenne devrait être 25 % plus chaud que le reste de la planète, avec un pic de réchauffement pouvant atteindre 40 % en été. Ces vagues de chaleur croissantes, combinées à la sécheresse et aux changements d'utilisation des terres (diminution des pâturages ou des terres protégées, les deux augmentant la connectivité des arbres) sont susceptibles d'augmenter les risques d'incendie, des saisons des incendies plus longues et des incendies plus fréquents, plus sévères et de plus grandes surfaces. Cela pourrait entraîner la réduction ou la modification des habitats clés, modifiant la dynamique des espèces dans la région méditerranéenne à des échelles de temps courtes (années) et longues (centennales). Par conséquent, comprendre les processus qui façonnent les communautés végétales sous le feu est devenu un défi majeur en écologie et en science de la conservation dans la région méditerranéenne.
Les progrès récents dans l'application des caractéristiques des espèces, pour évaluer la structure fonctionnelle des communautés, ont fourni une approche qui réagit rapidement et de manière cohérente à travers les taxons et les écosystèmes aux perturbations. Dans les écosystèmes sujets aux incendies, comme le bassin méditerranéen, les stratégies des plantes pour résister ou être résilientes au feu conduisent à l'unicité fonctionnelle des plantes. Pourtant, la réponse à long terme des traits critiques des plantes et de la diversité fonctionnelle à l'activité du feu par rapport à la réponse des traits des plantes aux conditions climatiques et édaphiques couramment étudiées, est encore inconnue malgré l'augmentation récente et continue de la fréquence et de l'intensité des feux.
Plus précisément, le postdoctoral abordera ces deux objectifs principaux, (1) évaluer les effets des feux sur la dynamique de la végétation et la distribution des traits des plantes, et (2) quantifier la diversité fonctionnelle, sa dynamique à long terme en réponse à la fois à la fréquence et à l’intensité des feux, et les prédictions au regard des changements climatiques attendus en Méditerranée. identifiera (i) le point de basculement potentiel dans la composition de la végétation en réponse au feu, et (ii) les processus de dynamique de la diversité fonctionnelle à travers le temps pour finalement révéler la vulnérabilité de la végétation au feu.

Activités

Ce projet utilisera des relevés de carottes sédimentaires de trois bassins (Marais des Baux, Etang de l'Aulne et Etang du Pourra) situés dans le nord du bassin méditerranéen. Les enregistrements couvrent les 12 000 dernières années (l'Holocène), qui incluent des conditions climatiques stables des 7 000 dernières années pour tester l'effet des changements de régime de feu.
Pour modéliser la dynamique entre régime de feu et végétation, le postdoc utilisera une approche mécaniste spatialement explicite à l'échelle du paysage (modèle LandClim). LandClim comprend un modèle local simulant la succession forestière et un modèle paysager simulant les processus de perturbation tels que le feu, l'utilisation humaine des terres et les herbivores. LandClim fonctionne sur des échelles de temps longues (des siècles) et une étendue spatiale suffisamment grande pour englober des perturbations allant d'un paysage à une région (jusqu'à environ 100 km2), mais avec une résolution suffisamment fine pour capturer les variations physiographiques locales (25 x 25 m2). L'approche de modélisation est utilisée (1) pour affiner la composition de la végétation du niveau du genre obtenu à partir du pollen au niveau de l'espèce, et (2) pour tester des facteurs mécanistes tels que la compétition à la lumière, la sécheresse et le feu sur la dynamique de la végétation passée.
Les sites sont répartis dans des conditions climatiques caractéristiques du nord de la zone méditerranéenne sur le continent français au climat sec et chaud. La liste des espèces et le régime des feux sont ceux issus des relevés de carottes sédimentaires étudiés en parallèle par une doctorante. Les assemblages d'espèces simulés par le modèle sont évalués par rapport aux assemblages de pollen avec l'estimation de l'ajustement aux données reconstruites par période de temps. Une fois la liste des espèces validée, les sorties de la biomasse des espèces servent à se concentrer sur la réponse des traits des plantes aux changements à long terme du régime des feux.
Pour étendre les résultats au bassin méditerranéen, le postdoctorant et B. Leys calculeront les valeurs moyennes des traits au niveau du genre des taxons présents dans la paléo-communauté issue de la reconstruction et au niveau de l'espèce de la communauté végétale modélisée. L'accent est mis sur 1) six traits fonctionnels déterminant l'aptitude des plantes, qui représentent des axes majeurs de stratégie écologique pour la croissance, la survie, la reproduction et la résistance au feu (SLA, LDMC, Hauteur max, densité du bois, LNC et masse de graines) issus de la base de données TRY et la base de données BROT ; et 2) les stratégies CSR de Grime. La diversité fonctionnelle sera étudiée à travers chacun des traits considérés séparément, ainsi que pour tous les traits simultanément. La comparaison de ces deux approches permettra de comprendre l'existence d'interactions entre traits de natures différentes : morphologiques, physiologiques ou stratégies d'adaptation fonctionnelles.

Compétences

Doctorat en écologie quantitative ou biostatistique
Utilisation pour les ensembles de données à long terme et l'écologie temporelle
Bon niveau en statistiques
Excellentes compétences dans le logiciel R et les grands ensembles de données
Bonnes compétences en C++ et en modélisation, connaître LandClim sera un plus
Rédaction et communication orale
Anglais parlé, écrit
Autonomie et initiative
Ouverture au travail d'équipe, collaboration
Chercheur expérimenté (3 ans après thèse ou plus) en modélisation ou en écologie quantitative, habitué aux analyses de grands ensembles de données

Contexte de travail

Ce travail postdoctoral s'inscrit dans un projet ANR de 4 ans dans lequel des étudiants en master et une doctorante vont interagir ensemble. Ce projet est collaboratif avec des chercheurs d'universités françaises et australiennes, et établit un lien fort avec les gestionnaires des parcs naturels de l'Etang du Pourra et du Domaine de Ranquet ainsi que de l'Etang des Aulnes.

Contraintes et risques

Ce sujet ne comprend aucun travail de terrain, l'avancement des travaux sera liés à l'avancement du doctorat et des résultats du master ainsi que des investigations personnelles. Le travail est réalisé 100% sur ordinateur pour l'analyse des données et la modélisation.